La sieste au travail, une pratique répandue encore tabou

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S’il est de bon ton de faire la sieste en vacances, il est beaucoup plus mal vu de roupiller sur son lieu de travail. Pourtant, de nombreux salariés avouent faire régulièrement des petits sommes sur leurs heures de bureau, comme le révèle un récent sondage américain.

Un tiers des 1.250 employés à temps plein interrogés par la plateforme Sleep Doctor disent faire la sieste, chaque semaine, sur leur temps de travail. Il faut dire que l’idée de s’assoupir quelques minutes, après le déjeuner ou en milieu d’après-midi, avant de mettre les bouchées doubles pour le reste de la journée est particulièrement séduisante.

La tentation est d’autant plus grande quand on travaille chez soi, loin des regards désapprobateurs de ses collègues et de ses supérieurs. Rien d’étonnant donc à ce que les télétravailleurs soient plus susceptibles que leurs collègues en présentiel de faire un roupillon sur leurs horaires de bureau. La durée moyenne de ces siestes avoisine les 60 minutes dans leur cas, contre moins de 15 minutes pour les collaborateurs travaillant sur site.

Certains employés sont plus susceptibles que d’autres de faire un petit somme sur leurs horaires de travail. C’est ainsi que 52% des hommes interrogés pour les besoins de cette enquête déclarent roupiller occasionnellement au travail, contre seulement 38% des femmes. Les 18-34 ans sont par ailleurs plus nombreux à s’octroyer une sieste durant leur journée de travail que leurs collègues plus âgés.

Une activité aux multiples vertus

Plusieurs raisons poussent les travailleurs à faire une micro-sieste entre deux dossiers. La première concerne le manque de sommeil. La plupart des actifs « siestent » pour combler leur dette de sommeil, ou pour emmagasiner de l’énergie pour le reste de leur journée de travail. Ces siestes réparatrices, les Américains ont coutume de les appeler des « power nap », pour reprendre une expression inventée par des chercheurs de Harvard.

Toutefois, tous les salariés ne piquent pas un somme sur leurs horaires de bureau pour gagner en efficacité. 32% des sondés se réfugient dans les bras de Morphée en réaction au stress qu’ils ressentent dans leur quotidien professionnel, et 11% par ennui. En effet, la sieste ne s’adresse pas seulement aux personnes qui ne dorment pas assez la nuit. Il a été prouvé que le repos diurne favorise la mémorisation et la concentration. Il renforcerait également le système immunitaire, diminuerait le niveau de stress et améliorerait l’humeur. Il serait donc dommage de se priver de ses multiples bienfaits à cause du qu’en-dira-t-on.

Néanmoins, si les vertus de la sieste font l’unanimité, cette activité reste encore taboue en entreprise. Des sociétés ont aménagé des salles de sieste (ou « siesterias ») pour que leurs employés puissent recharger leurs batteries dans de bonnes conditions, mais elles restent minoritaires. La grande majorité des salariés s’assoupissent sur des couches de fortune, en essayant de se faire le plus discret possible.

Pour cause, certains managers voient d’un mauvais œil que leurs collaborateurs s’octroient quelques minutes de repos. Mais ils les sanctionnent rarement pour cela. Seules 20% des personnes interrogées par la plateforme Sleep Doctor ont été sanctionnées pour avoir fait la sieste sur leurs horaires de travail. Parmi elles, 24% ont été suspendues et 17% renvoyées.

(Source : La dépêche.fr)